«Dieu fit les deux grands luminaires, le grand luminaire pour présider sur le jour, le petit luminaire pour présider la nuit.» Genèse I – 16 Quelque soit la voie que vous empruntez dans l’ésotérisme – au sens très large – ou même la spiritualité, il est à peu près sûr que vous vous retrouviez face aux symboles du Soleil et de la Lune. Ce qui semble assez logique, puisque ce sont les astres qui, par leur mouvement rythment la base même de notre perception du temps, des cycles. Plus simplement même, ce sont eux qui nous permettent de percevoir, par la vue, le monde qui nous entoure. L’un avec puissance et chaleur, l’autre avec douceur et subtilité. En ce sens, ont pourrait les mettre en parallèle avec le symbole de l’oeil, car sans lumière, il n’est pas d’une très grande utilité.
Dieu et Déesse pour les wiccans, Or et Argent pour les alchimistes, surplombant les deux colonnes Boaz et Jakin dans les loges maçonniques, Yin et Yang du Tao, Arcanes XVIII et XVIIII du Tarot, astres du Dimanche et du Lundi, la Lune et le Soleil ont depuis l’aube des temps étés considérés comme un père et une mère cosmique, surtout avant Copernic et sont système héliocentrique en 1507. Le Soleil et la Lune dans l’hermétisme et l’alchimie. «Son père est le Soleil, sa mère la lune.» Table d’Émeraude Couple légendaire de l’alchimie, le Soleil et la Lune se retrouvent dans un bon nombre de gravures et autres manuels tels que le Mutus Liber, le Triomphe Hermétique, le Corpus Hermeticum, Le Rosaire des Philosophes… Mais, nous le savons, les images alchimiques sont des codes qu’il faut décrypter pour les comprendre. Que signifient donc ces deux astres au niveau symbolique ?
Pour Oswald Wirth, dans son «Symbolisme hermétique et ses rapports avec l’alchimie et la franc-maçonnerie», le parallèle Soleil et Lune nous montre une dualité indissoluble de la lumière vraie du soleil, active et masculine d’une part, et de la lumière réfléchie par le miroir lunaire, réceptif et féminin d’autre part. La lumière douce reflétée par la lune fait de cette ISIS-mère, la révélatrice du secret de l’OSIRIS-père, qu’une lumière trop éblouissante rend occulte. C’est pourquoi, pour trouver l’Or alchimique – portant le même symbole que le Soleil – il est bon d’en observer le reflet, la réflexion !
«La matière première des Sages, celle qu’ils mettent en œuvre, est symbolisée par le Grand Serpent, non plus formant le cercle pour se mordre la queue (Ouroboros), mais contourné entièrement autour de la Lune et partiellement autour du Soleil. Il s’agit de l’Agent fluidique
Dans cette acceptation, le Soleil et la Lune sont aussi parfois assimilés au Soufre et au Mercure des alchimistes, dont le Sel serait la Terre. Et au delà de ça, cette dualité rappelle un nombre infini de couples comme Jour/Nuit, Plein/Vide, Isis/Osiris, Lingam-Yoni… Pour synthétiser tout ça, Wirth établi le tableau de comparaison suivant : ? ?
En loge maçonnique, sur la même symbolique, le soleil brille à l’Est (Orient, Or-Riant), où siège le vénérable. Il représente la divinité manifestée, source de lumière. Son feu éternel lui donne, comme à l’or Alchimique, une idée d’immortalité. 


L’union des aspect solaires et lunaires, de l’anima et de l’animus, se représente en alchimie par un rebis (de res-bina, qui signifie chose double) un corps à deux têtes se partageant les attributs de l’homme autant que ceux de la femme. Cet être symbolise également l’union du Soufre et du Mercure, le mariage philosophique dans l’œuf cosmique, tel qu’il est décrit dans les «Noces Chymiques», ouvrage attribué à Christian Rosenkreutz, où le roi rouge et la reine blanche meurent, renaissent puis s’unissent l’un à l’autre. «Ulmannus (Début du Xvème siècle) part tout comme Jacob Böhme, du libre arbitre de l’homme qui est libre de se décider pour le monde de la colère ou pour celui de l’amour: «Voici les trois royaumes ou tu peux choisir d’être et, par suite, d’œuvrer.» L’homme aurait été crée pour «un soleil double». Le soleil intérieur et spirituel incarne l’hermaphrodite divin. C’est l’incarnation de l’alchimie désintéressée qui se compose de «Jésus, la pierre masculine de pureté» (Mercure/l’esprit) et de «Marie, la pierre féminine de la grâce» (La lune/le corps). Tous deux sont un en Dieu le père (Le Soleil/l’âme), la «pierre sacrée» qui rend invulnérable aux tentations de Satan. Alexander Roob – Alchimie & Mystique.


Sur cette carte, un couple – Étant donc parvenu à l’union du féminin et du masculin – voit naître (et même renaître) un être asexué qui sort d’un tombeau sous le regard d’un ange.
Dist de Kaerth. Sources : Alexander Roob « Alchimie & Mystique »